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La Terre comme piédestal
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La Terre comme piédestal
Derniers commentaires
15 juillet 2014

Marl Bourreau

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8 juillet 2014

Le point aveugle du visage

Arnaud Claass Le réel de la photoPrésentation :"Ce livre rassemble des réflexions sur les particularités évolutives de la photographie et sa relation aux autres arts visuels, à la littérature, à la vie artistique et culturelle. Il ne constitue pas une thèse mais un écrit d'artiste traversé par des lignes théoriques. Son idée centrale: la photographie n'est pas une entité fixe, mais elle présente des singularités qu'on ne saurait ignorer. Cet essai comprend un certain nombre d'images historiques ou contemporaines qui sont convoquées en exemples et qui font l'objet d'un bref commentaire.

Inspirées par un amour intense de la photographie, les pages qui suivent ne cherchent en aucune manière à en dresser une théorie. Peut-être supposent-elles même, dans leur nomadisme, qu'un tel projet relèverait de l'impossible. Elles tentent de cerner l'un de ses pouvoirs les plus étranges, souvent qualifié d'«effet de réel». Source d'un plaisir unique face à la beauté du monde, d'une inépuisable interrogation sur la nature de la réalité, sur le statut des événements historiques et de la violence sociale, sur la définition changeante de l'art, de la mémoire ou du soi, marqueur des effets de la technologie sur nos perceptions, et par-dessus tout de la plasticité du temps, cet effet est également le motif d'une remise en question constante de la photographie par elle-même. Les images sont des objets auxquels nous aimons croire, mais aussi ne pas croire. On ne s'étonnera pas de trouver ici des développements, parfois polémiques, sur la porosité des frontières entre des pratiques institutionnellement considérées comme artistiques et d'autres qui semblent échapper à cette qualification."

(A ce propos, si vous cliquez sur la couverture du livre, vous pouvez suivre en podcast une interview d'Arnaud Claass sur France Culture)

Extraits :

"Eternel débat sur le rôle de la "psychologie" dans le portrait. Notion sujette à polémique s'il en est, objet d'une négligence constante quant à sa définition. Certains disent d'un portrait exagérément expressif qu'il est psychologique. Mais quelle est exactement la psychologie visée par cette critique acerbe? Celle, liée à l'usage courant du mot, des caractères et des penchants individuels, des comportements affectifs? Celle des modes de réaction aux autres et aux situations de la vie? Celle des psychologues cliniciens? Celle du vieux culte de l'intériorité? Ou encore celles des "types psychologiques" inventoriés dans la nomenclature de Carl Gustav Jung, celle de l' "analyse transactionnelle" de Gregory Bateson? Affrontement bien connu entre ceux qui, dans le domaine de la photographie, croient ou ne croient pas à l'expression. Certains attribuent au médium la capacité de restituer la complexité des personnes. Certains la lui dénient. D'autres refusent la nécessité même de cette restitution. Brassaï, par exemple, pense que les traits du visage au repos, sans expression particulière, détiennent, comme une sorte de réserve, la totalité des expressions potentielles de chaque être humain -un peu comme ce sage chinois évoqué par François Jullien, qui s'abstient finalement de jouer du luth car l'instrument contient alors tous les sons possibles." (Arnaud Class, Le réel de la photographie, page 22-23).

Peinture-au-pistolet-DSC021

"(...) en établissant pour la communauté des humains l'archive d'un visage, le portrait tire ce dernier hors du cours de la durée par laquelle, dans laquelle et pour laquelle chacun de nous maintient l'idée d'une unité de son moi. Et si, toujours dans ce cas de portraits par images multiples, nous sommes en quelque sorte fascinés aussi par ce que nous ne voyons pas, par ce qui se passe "entre" tel portrait précis et celui qui le précède ou lui succède, c'est parce que ces vides inter-iconiques semblent encore contenir  des états non archivés du visage : des moments de son être qui se sont bien produits mais qui n'ont pas été enregistrés, et par conséquent n'ont pas "existé". Les images manquantes sont précisément le lieu de la constance introuvable.(...) Si un portrait est une archive de quelqu'un, il faut garder à l'esprit que toute archive, quelle qu'elle soit, est une production d'oubli."(Arnaud Claass, Le réel de la photographie, page 30)

 

 

 

4 juillet 2014

Avenir arable

arabe-du-futur-BDVoici une lecture pour cet été: L'arabe du Futur de Riad Sattouf. Il s'agit d'une sorte de roman-bande-dessinée auto-bio-graphique de 160 pages, paru le 15 mai 2014. Voilà ce que l'on peut lire dans la présentation éditoriale :

Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.

En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.L’Arabe du futur sera publié en trois volumes. Ce premier tome couvrela période 1978-1984."

Avenir arable

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En guise de bonus, ces quelques vers du poète syrien Nizar Qabbani :

Lorsqu'en Orient, naît la lune
Les blanches terrasses s'assoupissent
Dans des amas de fleurs,
Les gens abandonnent leurs échoppes
Et vont ensemble
A la rencontre de la lune.
Ils portent leur pain, leur phonographe
Et les accessoires de leur drogue
Jusqu'au sommet des montagnes.
Ils vendent et achètent
Rêves et rêveries
Et se meurent
Quand la lune est en vie.
Que fait de mon pays
Un filet de lumière?
Que fait-il du pays des prophètes
Et des âmes naïves
Celles qui mastiquent leur tabac
Et qui font le commerce
De la drogue?
Pendant les nuits d'Orient
Où pleine lune devient le croissant
L'Orient lui se dévêt
De toute dignité,
Démissionne de tout combat.
Les millions qui courent sans sandales
Qui croient en la quadrigamie
Et en la fin du monde,
Les millions qui ne rencontrent le pain
Que dans le rêve
Qui, la nuit, habitent les masures de la toux,
Qui jamais n'ont connu la forme des médicaments,
Meurent, cadavres, sous la lune,
Dans mon pays
Où les âmes naïves pleurent
Et meurent dans leurs larmes
Chaque fois que leur apparaît le croissant,
Et pleurent davantage
Chaque fois qu'un luth plaintif les émeut,
Chaque fois que les émeut
L'hymne à la nuit du "Ya Lili"
Mort qu'en Orient
Nous appelons "Tawashih" et "Ya Lili".
Dans mon pays
Celui des âmes naïves
Où nous ruminons les longs vers des tawashih
Cette tuberculose qui détruit l'Orient,
Ces longues rengaines chantées,
Ce notre Orient qui rumine
Histoire, rêves langoureux et légendes surannées,
Cet Orient recherchant tout héroïsme
Dans la Geste
De Abu Zaïd al Hilali.

(Nizar Qabbani, poème:  Pain, haschich et clair de lune, 1954)

Si vous cliquez sur le nom qui clôt le poème, vous pouvez visualiser une miniature de ce sanguinaire qui a ravagé en son temps l'Afrique du Nord.

1 juillet 2014

Sauve qui pneu 3

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